Plusieurs groupes de travail vont être mis en place sur tous les aspects du sujet, de la collaboration recherche académique-industrie à l’éthique dans les algorithmes. Avec à la clef un plan l’action présenté mi-mars. Bien évidemment l‘on ne vous dira pas que tous ses projets ont une base : ils découlent des américains et de leurs façons de faire la guerre ( ? ), ils mettent en place des stratégies, qui parfois peuvent faire appel à des techniques invisibles.

A l’heure où il cède sa place à la Maison Blanche à Donald Trump, Barack Obama peut être crédité d’au moins une chose : avoir permis le lancement d’une véritable stratégie de réflexion autour de l’intelligence artificielle (IA)… en France. Vendredi 20 janvier 2017 au matin, à l’incubateur de start-up Agoranov à Paris, la secrétaire d’Etat chargée du numérique et de l’innovation Axelle Lemaire a en effet expliqué que la stratégie nationale en matière d’IA, qu’elle venait présenter avec son collègue de l’Enseignement supérieur et de la recherche Thierry Mandon, était directement inspirée des travaux de l’administration Obama. Celle-ci est l’auteur d’un rapport conséquent sur le sujet, paru le 12 octobre dernier, montrant que l’IA était un sujet non seulement d’actualité mais aussi de société et pouvait faire l’objet d’un projet politique. D’où cette idée de faire la même chose chez nous avec France IA.

Souveraineté et enjeux macro-économiques

Concrètement, il s’agit de la mise en place de sept groupes de travail chargés de plancher sur à peu près tous les aspects de la discipline, et pas uniquement techniques. Chacun sera dirigé par deux responsables, l’un issu de la recherche publique, l’autre du monde de l’entreprise. Il y aura par exemple un groupe sur la cartographie des usages de l’intelligence artificielle, coprésidé par David Sadek, directeur de la recherche à l’Institut Mines-Telecom, d’autres consacrés à la formation des experts en IA, à la sécurité et la souveraineté nationale ou encore à l’anticipation des impacts macro-économiques et sociaux (groupe coprésidé par Rand Hindi, fondateur de la start-up Snips).

Auteur d’un livre blanc de l’Inria sur l’intelligence artificielle, Bertrand Braunschweig mènera des travaux autour de l’appropriation des résultats de la recherche par les entreprises, histoire de «  faire le lien entre les laboratoires et les besoins industriels «  explique le chercheur qui prévoit de soumettre un questionnaire à chacune des deux parties.

Un débat sur l’éthique des algorithmes

En parallèle, de petites équipes réfléchiront sur des thèmes plus précis : finance, véhicules autonomes, villes intelligentes, robotique… Et la Cnil lance lundi 23 janvier, avec un débat à suivre en ligne sur YouTube, ses propres travaux concernant l’éthique dans les algorithmes et l’Intelligence artificielle.

Au final, France IA doit se traduire mi-mars par une série de recommandations et de propositions pour mettre en valeur le secteur et pousser la France sur le devant de la scène en matière d’IA. Mais aussi, selon Thierry Mandon, pour donner peut-être à la France les moyens de trouver le nouvel El Dorado susceptible de doper la croissance.  » Et ce nouvel El dorado, ce n’est pas une nouvelle matière première, c’est la matière grise « .

Il reste que le secrétaire d’Etat a bien conscience que cela fait quelque temps déjà que la discipline refait parler d’elle après une longue phase d’oubli (en gros, depuis l’engouement pour les réseaux convolutifs et le deep learning dans les années 2011-2012)  » On n’est pas trop en retard « , a assuré Thierry Mandon, reconnaissant toutefois que la France monte un peu dans le  » dernier wagon «  du train en marche. Mais c’est mieux que de le rater.

Par Arnaud Devillard le 20.01.2017 à 18h30

https://www.youtube.com/watch?v=NMeqg-jVUfQ

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