Edward Snowden - La NSA met le feu à Internet

La National Security Agency ( NSA, « Agence nationale de la sécurité » )

est un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis, responsable du renseignement d’origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d’information et de traitement des données du gouvernement américain.

Le Central Security Service (CSS) est une agence qui loge dans les mêmes bureaux que la NSA et qui a été créée dans le but de coordonner les efforts des sections de cryptographie de la NSA et de l’armée américaine.

NSA- National_Security_Agency,2013

A South by Southwest, la journée de lundi 10 mars a été placée sous le sceau de la surveillance de la NSA et la protection de la vie privée.

Glenn Greenwald et Barton Gellman, les deux journalistes ayant eu accès aux documents diffusés par Edward Snowden, participaient chacun à une conférence. Mais c’est la présence, via vidéoconférence, de l’ancien consultant de la NSA, qui représentait le clou du spectacle.

Intervenant depuis la Russie via une connexion précaire, traversant pas moins de 7 proxys, Edward Snowden est apparu avec, en arrière-plan, l’article 1 de la Constitution américaine avec un message clair :

s’il a voulu être ici à Austin, devant « la communauté qui construit Internet », c’est pour lui dire que c’était elle qui pouvait le « sauver ». « La NSA met le feu à Internet, et vous êtes les pompiers », a-t-il lancé sous les applaudissements.

Huit mois après les premières révélations contenues dans les documents pris à l’Agence de surveillance américaine, Snowden dit ne rien « regretter ». Au contraire, il se félicite des « réactions incroyables » du public et du débat mondial qui s’en est suivi. A en croire son analyse, et celle de Christopher Soghoian de l’Americain civil liberties union (ACLU), le temps de la surprise est passé, il faut désormais que le grand public s’organise pour se protéger en ligne.

Pour Snowden, la surveillance de masse telle que pratiquée par la NSA a montré ses limites, si ce n’est son inefficacité.

« Nos services de renseignement ont connu un échec phénoménal. Nous surveillons tout le monde, tout le temps. Mais nous avons quand même raté des choses », a-t-il souligné, évoquant le cas de Djokhar Tsarnaïev, un des auteurs de l’attaque contre le marathon de Boston, passé entre les mailles du filet.

« On passait notre temps à hacker Facebook ou Google. Nous avons dépensé énormément d’argent. Qu’avons-nous obtenu ? Rien », ajoute-t-il, rappelant que deux enquêtes internes menées par la Maison Blanche ont montré que la surveillance de masse de la NSA n’a jamais apporté de résultats concrets.

Snowden et Soghoian préconisent une réaction en deux temps. La première est politique. Snowden estime par exemple qu’il faut que de nouveaux organes de supervision qui surveilleraient le Congrès, puisque ce dernier ne fait pas son propre travail de supervision.

«Il ne faut plus que des personnes comme le directeur national du renseignement, James Clapper, puissent aller devant le Congrès et mentir. Et que les membres de la commission, qui savent tous qu’il ment car ils ont accès à des document secrets, l’applaudissent ».

L’autre réponse passe par les citoyens, et leur utilisation quotidienne d’Internet. « Il faut rendre la surveillance de masse plus chère, et donc moins pratique pour la NSA » résume Snowden. Pour cela, une seule réponse : le chiffrage de données. « Les gens, qu’ils soient journalistes ou citoyens, doivent avoir accès à cette technologie. Ce n’est pas une technologie qui doit faire peur, ce n’est pas un art obscur. On doit l’étudier, a-t-il expliqué. Le chiffrage de données fonctionne ».

La preuve, dit-il avec un sourire, est que la celulle mise en place par le gouvernement américain n’a toujours pas pu déterminer, huit mois après, « quels documents
j’avais pris »
.

Cet appel à prendre les armes numériques, en quelque sorte, revient sans cesse dans toutes les discussion autour de la NSA ou de la vie privée à South by Southwest.

Le constat de plusieurs spécialistes, dont l’ACLU, est que l’on est arrivé à un stade où le chiffrage de données, entre autres, est devenu évident, voire nécessaire pour se protégrer en ligne.

Snowden évoque pêle-mêle des add-ons pour la navigation, comme NoScript, des protocoles de sécurisation d’échanges comme SSL ou le réseau Tor, une cible de la NSA où la navigation est anonyme y compris pour les FAI.

 « CRYPTOGRAPHES RADICALISÉS »

Pour Christopher Soghoian, les révélations sur le comportement des agences de renseignement qui ont eu lieu grâce à Edward Snowden ont obligé les géants du Web impliqués (Google, Facebook, Yahoo, Microsoft pour ne nommer qu’eux) a mieux protéger les données de leurs clients.

Mieux, les compagnies qui proposeront de nouveaux services s’en serviront comme un argument commercial, ce qui sera bénéfique à long terme pour la vie privée du grand public, pense-t-il. La démocratisation du chiffrage de données n’est pas à l’ordre du jour, pense l’ACLU, mais c’est la tendance.

«Nous arrivons à un moment où l’on pourra bientôt proposer un service de chiffrage pour 5 dollars par mois. Je pense, par exemple, que le prochain WhatsApp devra utiliser le chiffrage, estime Christopher Soghoian.

Je connais beaucoup de cryptographes, qui travaillent parfois pour de grands groupes, et certains d’entre eux ne sont pas contents du tout. Ils ont l’impression de s’être fait avoir. Certains se sont radicalisés, et je pense que les outils qui sortiront dans 6 mois ou 1 an seront par conséquence bien plus sécurisés ».

 

-_ Edward_Snowden

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