Vous connaissez les crop circles (« cercles de culture » en français, mais ça sonne nettement moins bien), ces motifs géants réalisés dans des champs de céréales ? Destinés à être vus du ciel, ils sont parfois attribués à des extra-terrestres ou à d’autres phénomènes paranormaux. En réalité, ces œuvres sont humaines, ce qui n’enlève rien à leur valeur artistique. Voici maintenant la version sous-marine ! Le crop-circle ci-dessous a été débusqué en mer, au nord du Japon. Qui a bien pu le tracer ?

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Cette photo d’un crop circle sous marin est extraite d’un documentaire de la chaine NHK

C’est au cours d’une plongée au nord du Japon que le photographe Yoji Ookata aperçoit cette forme bizarre sur le fond sableux, à 25 mètres de profondeur. En s’approchant, il découvre un motif géométrique d’environ deux mètres de diamètre. Très intrigué, il fait part de sa découverte à son entourage et se rend compte que personne n’a jamais observé ces étranges traces circulaires (en réalité, des témoignages isolés sont rapportés à partir de 1995). Il contacte alors des collègues qui travaillent pour la chaine NHK. Ensemble, ils mènent une enquête sous-marine et finissent par obtenir une explication. Le tout est filmé est diffusé début septembre dans un documentaire modestement baptisé la découverte du siècle: les mystérieux cercles des profondeurs.

Le coupable est démasqué !

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Un poisson boule décidé à se faire respecter

Quel est donc l’auteur de cet étrange construction?  Cette fois, l’artiste est un « poisson-boule » (du genre Tetraodon) : un poisson connu pour sa sa chair toxique et sa capacité à se gonfler d’eau ou d’air pour impressionner ses prédateurs. Les cameramen l’ont filmé en train de travailler nuit et jour, pendant plus d’une semaine, à la construction méticuleuse de la figure circulaire. Il prélève aussi de petits coquillages qu’il casse et dispose dans les parties creuses de son œuvre.

Ce crop circle sous-marin a bien sûr un but : attirer les femelles et leur signaler sa disponibilité ! Les scientifiques ont noté que plus le motif est grand et élaboré, plus les femelles sont susceptibles de succomber au charme de Monsieur Poisson-Boule. Les femelles visitent plusieurs fois les crop-circles avant de se décider. Quand elles ont arrêté leur choix, les femelles pondent leurs œufs au milieu du cercle, où ils seront à l’abri des courants. Le mâle garde les œufs pendant pratiquement une semaine, pendant laquelle la construction est lentement détruite par les courants.  Les scientifiques pensent également que les débris de coquillage peuvent servir de premier casse-croûte aux nouveaux nés : papa a tout prévu. Dans la vidéo ci-dessous, on peut voir l’artiste en plein travail :

On peut trouver davantage de précisions dans cet article publié en Juillet 2013 par des chercheurs japonais. Ils ont attentivement suivi la construction des crop-circles et ont même cherché à comprendre le rôle hydrodynamique de la structure.4_crop+circle+sous-marin

L’évolution du crop-circle sous-marin. (a) Premier stade; (b) stade intérmediaire; (c) stade final; and (d) une semaine après la ponte. Crédits : Y. Okata. Photographie publiée dans l’article Role of Huge Geometric Circular Structures in the Reproduction of a Marine Pufferfish de Hiroshi Kawase,Yoji Okata et Kimiaki Ito.

J’ai tout d’abord cru à un hoax tant cette curieuse découverte parait invraisemblable, et pourtant, les animaux réalisent des prouesses quand il s’agit de choper de la poulette ! Si vous n’êtes pas convaincu, je vous conseille les articles suivants :

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Source :

http://sweetrandomscience.blogspot.fr/2012/09/les-crop-circles-sous-marins-et-les.html

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