C’est quand même troublant de savoir que nous obligeons des personnes à se protéger contre un gaz inodore, un produit toxique sans pouvoir le voir, le toucher, ou le sentir.

C’est quand même bizarre d’avoir Un smug chimiques ( provenant de réaction – d’un réacteur) » qui s’arrête aux frontières et sais ou il faut s’arrêter.

Quand nous avons des produits chimiques (poison) qui ne se voient pas, qui ne s’entent pas, qui ne sent  pas, il faut parfois se poser des questions et chercher ou est la mainmise et quel est le but.

Je reviendrais plus tard à ce sujet – regardez la vidéo Vidéo Tchernobyl : Les Conséquences de la Catastrophe Nucléaire, et faites des liens en cherchant sur le nucléaire – l’énergie, et avec les12 chapitres (ci-dessous) que j’ai regrouper à travers différents site sur internet.

NB : Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) établi en 2005 recense près de 30 morts par syndrome d’irradiation aiguë directement attribuables à l’accident et estime que 5 % des décès de liquidateurs seraient liés à la catastrophe.

Dans les populations locales, 4 000 cancers de la thyroïde ont été diagnostiqués entre la catastrophe et 2002, dont la grande majorité est attribuée à la catastrophe.

  1. Tchernobyl est une ville de l’oblast de Kiev, en Ukraine.
  2. Catastrophe de Tchernobyl :
  3. Contamination nucléaire :
  4. Géographie du site :
  5. Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl,
  6. Ils ne seront évacués que 30 heures après l’accident.
  7. Gestion des déchets :
  8. Sanitaires :
  9. Conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl et Faibles doses d’irradiation.
  10. Maintenance et nouveau confinement :
  11. Une nouvelle découverte qui fait froid dans le dos en provenance du site tristement célèbre de Tchernobyl.
  12. Près de trente ans après cette catastrophe nucléaire, l’une des plus grosses de l’histoire avec Fukushima, des chercheurs ont constaté que «les arbres morts, les plantes et les feuilles sur le site contaminé ne se décomposent pas à la même vitesse» que les plantes poussant ailleurs dans le monde, résume NBC.

Tchernobyl est une ville de l’oblast de Kiev, en Ukraine.

Elle se trouve à 96 km au nord de Kiev.

La ville de Tchernobyl est connue pour la catastrophe à la centrale nucléaire de Tchernobyl qui a eu lieu le 26 avril 1986 à 1 h 23, provoquée par la fusion du réacteur.

La catastrophe a propagé dans l’atmosphère l’équivalent radioactif de 400 fois la bombe d’Hiroshima, ou de 0,5 fois une bombe nucléaire actuelle et pourrait avoir tué jusqu’à 4 000 personnes selon l’OMS.

Pour sa part, Greenpeace estime que 200 000 personnes contracteront un cancer résultant de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. La cité la plus proche de la centrale est Pripiat.

Mairie de Tchernobyl, juillet 2010

La centrale nucléaire se trouve à 15 km au nord-ouest de Tchernobyl.

Cette ville est donc incluse dans la zone de sécurité qui entoure la centrale. Cette zone décrit un cercle d’un rayon de 30 km, elle est censée être inhabitée et seuls les ouvriers de la centrale peuvent s’y déplacer.

Voir la carte topographique d'Ukraine

Histoire :

La république socialiste soviétique d’Ukraine fut créée en 1921 et le 30 décembre 1922, l’URSS naissait, regroupant la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Transcaucasie.

En 1932-1933, le village de Tchernobyl comme tout le reste de l’Ukraine fut durement touché par la famine (l’Holodomor), provoquant de 3 à 7 millions de morts dans tout le pays. La communauté polonaise de Tchernobyl fut déportée au Kazakhstan en 1936 durant l’élimination de la frontière.

Catastrophe de Tchernobyl :

Vingt-cinq ans plus tard, la première centrale nucléaire d’Ukraine est construite non loin de Tchernobyl, près de Pripiat, une ville nouvelle en construction entre 1950 et 1970, année de sa fondation.

Contamination nucléaire :

Depuis la catastrophe, les immeubles récents (années 19701980) du centre-ville ont été décontaminés pour permettre le logement des ouvriers de la centrale (environ 5 000). Les maisons particulières de la vieille ville sont laissées à l’abandon. La végétation les recouvre peu à peu et donne une impression de ville fantôme.

La ville de Tchernobyl est encore « habitée » mais d’une manière bien particulière puisque les enfants mineurs et les femmes enceintes ou en âge de procréer n’y sont pas autorisés. Officiellement, un millier d’habitants peuplent le no man’s land. Officieusement, elle en compte trois ou quatre fois plus.

La radioactivité qui s’était déposée sous forme de taches a diminué. Mais, en 2011, elle atteint encore par endroits des niveaux dépassant vingt ou trente fois les seuils autorisés.

Le 27 janvier 2011, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a pourtant déclaré au secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qu’il souhaitait reprendre l’exploitation des terres agricoles contaminées. Une disparition, ou une réduction du périmètre de la zone interdite qui a peu de chances d’aboutir tant que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) continuera de s’y opposer.

Géographie du site :

Le site de la catastrophe se situe au nord du plateau ukrainien ; dans cette région (Kiev y compris) la couche supérieure du sol est constituée principalement d’un sable foncé.

De vastes forêts de conifères alternent avec de grandes prairies herbeuses. Depuis la catastrophe, de vastes périmètres ont été définis autour du site. Un premier périmètre dont les limites s’étendent à une centaine de kilomètres serait interdit aux habitations mais un nombre non négligeable de personnes y vivent encore.

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La zone interdite, qui s’étend à 30 kilomètres autour de l’ancienne centrale, est gardée par la police, armée et accompagnée de chiens, ils sont placés à chaque ancien axe routier ou chemin.

À travers la campagne, un chemin longe le périmètre de sécurité. Depuis l’extérieur, c’est d’abord une clôture barbelée d’environ 2,2 m de haut, suivi d’un fossé puis d’une autre clôture, plus entretenue celle-ci, et enfin un glacis d’une vingtaine de mètres de large.

L’accident a été provoqué par l’augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur no 4 conduisant à la fusion du cœur.

Cela a entraîné une explosion et la libération d’importantes quantités d’éléments radioactifs dans l’atmosphère, provoquant une très large contamination de l’environnement, et de nombreux décès et maladies survenus immédiatement ou à long terme du fait des irradiations ou contaminations.

Il s’agit du premier accident classé au niveau 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES) (le second étant la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011), et il est considéré comme le plus grave accident nucléaire jamais répertorié.

La centrale nucléaire est située sur un affluent du Dniepr à environ 15 kilomètres de Tchernobyl (Ukraine), et à 110 kilomètres de la capitale Kiev, près de la frontière avec la Biélorussie.

L’accident de Tchernobyl est la conséquence de dysfonctionnements importants et multiples :

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  • un réacteur mal conçu, naturellement instable dans certaines situations et sans enceinte de confinement ;
  • un réacteur mal exploité, sur lequel des essais hasardeux ont été conduits ;
  • un contrôle de la sûreté par les pouvoirs publics inexistant ;
  • une gestion inadaptée des conséquences de l’accident.

Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, controversées, sont importantes aussi bien au plan sanitaire, écologique, économique que politique. Plus de 200 000 personnes ont été définitivement évacuées.

Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) établi en 2005 recense près de 30 morts par syndrome d’irradiation aiguë directement attribuables à l’accident et estime que 5 % des décès de liquidateurs seraient liés à la catastrophe.

Dans les populations locales, 4 000 cancers de la thyroïde ont été diagnostiqués entre la catastrophe et 2002, dont la grande majorité est attribuée à la catastrophe.

De plus, ce rapport estime que le nombre de morts supplémentaires par cancer dans ces populations (estimé à 4 000 morts d’après les modèles de radioprotection) est trop faible par rapport à la mortalité naturelle (100 000 morts, soit 4 % d’accroissement) pour être détectable par les outils épidémiologiques disponibles.

Le réacteur no 4 et son sarcophage

Causes :

L’accident s’est produit lors d’un exercice qui avait pour but de prouver que la centrale pouvait être relancée d’elle-même à la suite d’une perte totale du réseau électrique. La centrale était pourvue de générateurs diesel, mais ceux-ci mettaient 15 secondes pour démarrer et de 60 à 75 secondes pour arriver à leur puissance maximale.

Ce laps de temps étant considéré comme trop élevé, l’objectif était d’utiliser l’énergie cinétique du turbo-alternateur pour relancer les pompes de recirculation primaires pendant cette période.

Les réacteurs RBMK sont instables à faible puissance avec du combustible peu enrichi comme c’était le cas. Cet exercice a été conduit à une puissance trop faible et en plein pic Xénon et Iode : ce phénomène est qualifié d’« empoisonnement du réacteur ». La conduite à tenir à ce stade aurait été d’arrêter le réacteur pendant 1 à 2 jours en maintenant un refroidissement permanent le temps que l’iode et le xénon se désintègrent naturellement.

Le réactif de l’explosion est le liquide caloporteur, en l’espèce de l’eau légère. La chaleur aurait provoqué la radiolyse de l’eau, puis la recombinaison de l’hydrogène et de l’oxygène libérés aurait provoqué l’explosion qui a soulevé la dalle de béton recouvrant le réacteur.

Selon d’autres experts, l’explosion serait une explosion de vapeur, conduisant aux mêmes conséquences. Le graphite incandescent après l’explosion a fait fondre la gaine des crayons d’uranium, en zirconium et s’en est suivie la fusion de l’uranium lui-même qui dégagea des gaz et particules hautement radioactifs qui ont contribué à la contamination des nuages. L’incendie a été entretenu par la suite par la combustion du graphite.

Il n’y a donc pas eu d’explosion nucléaire : si le point de départ est bien une réaction nucléaire en chaîne, c’est bien une réaction chimique, et non nucléaire qui a provoqué la catastrophe. Suite à l’accident, de grandes quantités de radioisotopes, radioactifs (et pour certains, extrêmement toxiques de surcroît), ont été libérées dans l’atmosphère.

L’accident qui s’est produit à la centrale nucléaire de Tchernobyl dans le réacteur no 4 est ainsi classé au niveau le plus élevé (le niveau 7) dans l’échelle INES qui mesure la gravité des accidents nucléaires.

Conception et construction du réacteur :

Schéma simplifié d’un RBMK

Schéma détaillé d’un RBMK

Le réacteur de la tranche no 4 est de type RBMK 1000 (réacteur de grande puissance à tubes de force).

Par sa conception, ce type de réacteur présente plusieurs points faibles :

Son coefficient de vide est positif à basse puissance et dans certaines conditions de fonctionnement (contrairement aux réacteurs RBMK plus récents) :

si des bulles se forment dans le fluide caloporteur, la réaction tend à s’emballer. Les opérateurs de la centrale n’en étaient pas au courant

.

Cet état de fait a les origines suivantes :

    • D’une part, le modérateur prépondérant est le graphite qui est solide et peu sensible en volume aux variations de température.
    • D’autre part, pour pouvoir utiliser de l’uranium 235 peu enrichi, le réseau en fonctionnement est proche de l’optimum de modération.
    • Ces dispositions étaient considérées comme bonnes par les concepteurs parce qu’elles rendent le réseau relativement peu sensible aux variations du taux de vide dans le cours du fonctionnement normal du réacteur.
    • En effet, le taux de vide est variable en fonctionnement ; plus la puissance est élevée, plus la pression de vapeur est basse et plus le taux de vide est élevé dans le cœur. Dès lors si l’augmentation du taux de vide déprime fortement la réactivité (soit un effet de vide fortement négatif), une augmentation de la puissance nécessite une manœuvre importante des absorbants de commande pour compenser et accompagner la montée en puissance du réacteur.
    • A contrario, une relative insensibilité de la réactivité du cœur au taux de vide facilite la régulation d’ensemble en limitant la nécessité de faire varier trop fréquemment la réactivité du cœur au moyen des absorbants de commande ce qui est une bonne chose du point de vue de la régulation d’ensemble de la centrale.
    • Dans certaines configurations toutefois, on peut se trouver avec un cœur surmodéré dans lequel la disparition d’atomes d’hydrogène modérateurs et celle d’atomes d’oxygène absorbants, induites par l’augmentation du taux de vide dans le cœur, provoquent une augmentation de la réactivité.
  • Le réacteur se retrouve donc à un niveau de puissance faible pour commencer l’expérience dans lequel il est instable : le coefficient de vide était positif c’est-à-dire que plus le réacteur chauffait, plus il produisait de vapeur et plus la réactivité augmentait, le système était divergent. Ce phénomène dû à la conception est pourtant bien connu, c’est pourquoi il était interdit de maintenir le réacteur dans cet état.
  • Le système d’arrêt d’urgence du réacteur est particulièrement lent (20 secondes). Ce système d’arrêt d’urgence est assuré par le déplacement de barres absorbantes, dites barres de contrôle, qui descendent dans le cœur du réacteur. En outre, dans certaines situations les barres de contrôle accroissent la réactivité durant la première phase de leur descente dans le cœur. Cette particularité a été un facteur aggravant de l’accident car les opérateurs ont ainsi été trompés : ils disposaient sans le savoir d’un accélérateur et non pas d’un frein de la réaction nucléaire en chaîne. Dans les centrales du même type que les centrales françaises, ces barres descendent sous la seule action de la gravité en cas d’urgence. De ce fait, elles mettent environ 1 seconde à atteindre leur efficacité maximale.
  • La centrale de Tchernobyl n’avait pas d’enceinte de confinement, contrairement aux centrales en occident ; c’est ce qui a permis aux rejets radioactifs de s’échapper aisément dans l’environnement.

Outre ces problèmes de conception, la construction de la centrale a été réalisée sans respecter les normes en vigueur. Un rapport confidentiel de 1979, signé par le directeur du KGB Iouri Andropov et cité par Nicolas Werth, souligne que « divers chantiers de construction réalisant le bloc no 2 de la centrale atomique de Tchernobyl mènent leurs travaux sans aucun respect des normes, des technologies de montage et de construction définies dans le cahier des charges ».

En 1983, l’« acte de mise en exploitation expérimentale » du réacteur no 4 de la centrale de Tchernobyl est signé alors que « toutes les vérifications n’avaient pas été achevées ».

Cause directe :

Un essai d’îlotage était prévu sur le réacteur no 4, pour tester l’alimentation électrique de secours qui permet au réacteur de fonctionner en toute sécurité pendant une panne de courant. La puissance thermique du réacteur avait été réduite de 1 000 MW à 200 MW dans le cadre de ce test dans la nuit du 25 au 26 avril.

L’expérience était initialement prévue dans la journée du 25 avril, mais une autre centrale électrique tomba en panne et le centre de régulation de Kiev demanda de retarder l’expérience car son énergie était nécessaire pour satisfaire la consommation électrique de la soirée. À 23 h 04, le centre de régulation de Kiev donna l’autorisation de reprendre l’expérience.

L’accident s’est alors produit suite à une série d’erreurs commises par les techniciens de la centrale en supprimant sous les ordres de leur supérieur, Anatoli Diátlov, plusieurs sécurités. Les opérateurs ont notamment violé des procédures garantissant la sécurité du réacteur et donc de la centrale.

Enfin, depuis sa mise en service en 1977, la centrale est dirigée par Viktor Petrovitch Brioukhanov, un ingénieur en thermodynamique et non un spécialiste du nucléaire. Il fait partie d’une génération d’hommes promus grâce à « leur volontarisme militant, qui consistait d’abord et avant tout à remplir et dépasser le plan de production, nonobstant le respect des normes de construction ou de sécurité ».

Chronologie des événements :

Le test prévoyait que la puissance du réacteur soit située entre 700 et 1 000 MW. La puissance de 700 MW est atteinte le 26 avril 1986 à 00 h 05 mais continue à baisser. Lorsqu’elle atteint environ 500 MW, le responsable du régime du réacteur, Leonid Toptunov, commet une erreur en insérant les barres de commande trop loin. Ceci conduit à la chute de la puissance de sortie qui atteint 30 MW, provoquant un empoisonnement du réacteur au xénon.

Les opérateurs essaient alors de rétablir la puissance, mais le xénon-135 accumulé absorbe les neutrons et limite la puissance à 200 MW. Pour débloquer la situation, les opérateurs retirent les barres de carbure de bore, qui servent à piloter la température du réacteur, au-delà des limites de sécurité autorisées.

  • Le 26 avril 1986, entre 01 h 03 et 01 h 07, deux pompes supplémentaires du circuit de refroidissement sont enclenchées pour essayer d’augmenter la puissance du réacteur. Le flot supplémentaire entraîne une hausse de température dans les échangeurs de chaleur. À 01 h 19, pour stabiliser le débit d’eau arrivant dans les séparateurs de vapeur, la puissance des pompes est encore augmentée et dépasse la limite autorisée.Le système demande l’arrêt d’urgence. Les signaux sont bloqués et les opérateurs décident de continuer.
  • L’essai proprement dit débute à 01 h 23 et 4 s. Les vannes d’alimentation en vapeur de la turbine sont fermées, ce qui fait augmenter la pression dans le circuit primaire. Les générateurs diesel démarrent et atteignent leur puissance nominale à 01 h 23 et 43 s.
  • Durant ce temps, l’alimentation des pompes était fournie par l’inertie des turbo-alternateurs. Le débit d’eau passant dans le réacteur décroît au fur et à mesure de la baisse de régime des turbo-alternateurs, ce qui provoque la formation de bulles dans le liquide de refroidissement. À cause du coefficient de vide positif, le réacteur entre dans une rétroaction positive (amplificatrice du processus engagé), entrainant une rapide montée de la puissance du réacteur.
  • À 01 h 23 et 40 s, le contremaître de nuit Alexandre Akimov, sous les ordres d’Anatoly Diatlov, l’ingénieur en chef adjoint, déclenche l’arrêt d’urgence. Les barres de contrôle sont descendues, sans grand effet : en effet, le réacteur est déjà bien trop chaud, ce qui a déformé les canaux destinés aux barres de commande ; celles-ci ne sont descendues qu’à 1,50 m au lieu des 7 m normaux.
  • À 01 h 23 et 44 s, la radiolyse de l’eau conduit à la formation d’un mélange détonant d’hydrogène et d’oxygène. De petites explosions se produisent, éjectant les barres permettant le pilotage du réacteur. « En 3 à 5 secondes, la puissance du réacteur centuple ». Les 1 200 tonnes de la dalle de béton recouvrant le réacteur sont projetées en l’air et retombent de biais sur le cœur du réacteur qui est fracturé par le choc. Un incendie très important se déclare, tandis qu’une lumière aux reflets bleus se dégage du trou formé.
  • Les techniciens présents sur place, ainsi que le directeur Brioukhanov réveillé à 1 h 30, ne saisissent pas immédiatement l’ampleur de la catastrophe. Ce dernier appelle le ministère de l’Énergie à 4 h en déclarant que « Le cœur du réacteur n’est probablement pas endommagé ».
  • Il reçoit pour ordre de maintenir le refroidissement par eau du réacteur ; cet ordre, que Brioukhanov persistera à appliquer toute la journée, n’aura pour effet que de libérer plus de radio-éléments dans l’atmosphère et de noyer les installations souterraines communes aux réacteurs 3 et 4, menaçant gravement le fonctionnement et l’intégrité du réacteur 3.
  • L’ingénieur en chef responsable du réacteur 3 prendra, au cours de la journée et contre les directives de Brioukhanov, la décision de faire passer ce réacteur en arrêt à froid, permettant ainsi de le sauver d’une destruction certaine, au vu de la destruction progressive des installations .Versions alternatives :

Plus de cent versions alternatives de l’accident ont été proposées par des sources diverses. Aucune de ces versions n’a jamais été reprise dans un rapport national ou international, ni dans une revue publiée sous évaluation par les pairs.

L’une d’elles attribue la cause de l’accident à un tremblement de terre qui aurait eu lieu quelques secondes avant dans la zone de Tchernobyl. Des enregistrements sismiques effectués par trois stations militaires auraient mis évidence un séisme de magnitude 2,6 sur l’échelle de Richter à 01 h 23 min 39 s (moment du pic des courbes), tandis que selon plusieurs rapports l’explosion aurait eu lieu entre 01 h 23 min 49 s et 01 h 23 min 59 s. Cet enchaînement des événements est contesté, et la secousse enregistrée pourrait simplement correspondre à l’onde de choc provoquée par l’explosion du bloc no 4.

Plusieurs scientifiques qui se sont penchés sur l’hypothèse du tremblement de terre ont ainsi refait les calculs de temps en prenant en compte différentes incertitudes et ont montré qu’il était possible de faire coïncider le moment de l’explosion avec celui de la secousse, ce qui les a cependant amenés à modifier la chronologie « officielle » des événements telle qu’elle a été décrite dans la section précédente.

D’autres versions supposent une foudre en boule artificielle, la formation d’un monopôle magnétique, ou divers actes de sabotage ou de terrorisme.

Gestion de l’accident :

Lutte contre l’incendie (26 avril 1986)

Afin d’éteindre l’incendie, Brioukhanov appelle simplement les pompiers. Ceux-ci, venus de Pripyat, située à 3 km de la centrale, interviennent sur les lieux sans équipement particulier. Cependant, les matières nucléaires ne peuvent être éteintes avec de l’eau. Les pompiers, gravement irradiés, sont évacués et mourront pour la plupart. Les témoignages sur leur souffrance et les conditions de leur mort ont été recueillis par la journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch.

Le principal danger de l’incendie est que les dégâts qu’il occasionne à la structure risquent de provoquer l’effondrement de la matière en fusion (corium) dans les parties souterraines qui sont noyées. Un contact entre l’eau et le réacteur en fusion provoquerait une explosion qui disperserait d’immenses quantités de matière radioactive. Des plongeurs sont envoyés afin de fermer les vannes et installer un système de pompage pour vider les salles noyées. L’incendie finira par être éteint par projection dans le brasier de sacs de sable et de plomb depuis des hélicoptères.

Les photos des pompiers de Tchernobyl sont exposées au musée de Tchernobyl de Kiev. On y découvre des héros tels que Vladimir Pravik, Victor Kibenok, Vassili Ignatenko, Micolas Titenok, Micolas Vachtchouk et Tichtchoura.

Étouffement du cœur du réacteur en fusion (26 avril – 14 mai)

L’incendie éteint, les techniciens de la centrale prennent conscience de l’étendue des dégâts provoqués par la retombée du toit sur le réacteur, qui est désormais fissuré. Le graphite toujours en combustion, mélangé au magma de combustible qui continue de réagir, dégage un nuage de fumée saturée de particules radioactives.

Il faut donc au plus vite maîtriser le feu de graphite et faire face à la présence de débris hautement radioactifs projetés aux environs par l’explosion. Ce n’est qu’ensuite que le réacteur pourra être isolé par un sarcophage.

La première opération est réalisée grâce à un ballet d’hélicoptères militaires de transport mené par plus de mille pilotes.

Il s’agit de larguer dans le trou béant 5 000 tonnes de sable, d’argile, de plomb, de bore, de borax et de dolomite, un mélange qui permettra de stopper la réaction nucléaire et d’étouffer l’incendie du graphite afin de limiter les rejets radioactifs.

La mission est difficile, car elle consiste à larguer les sacs à une hauteur de 200 m dans un trou de 10 m de diamètre environ, et ceci le plus vite possible, car malgré l’altitude les personnes reçoivent 15 röntgens, soit 150 mSv, en 8 secondes, avec un débit dose de plus de 100 Sv/h. Une telle dose augmente significativement la probabilité de développer un cancer. Dans la seule journée du 30 avril, 30 tonnes de sable et d’argile sont ainsi déversées sur le réacteur.

D’autre part, sur le toit et aux alentours immédiats de la centrale, une cinquantaine d’opérateurs sont chargés dans les premiers jours suivant la catastrophe de collecter les débris très radioactifs. Chaque opérateur ne dispose que de 90 secondes pour effectuer sa tâche. Il est exposé à cette occasion à des niveaux de radiations extrêmement élevés dont ne le protègent guère des équipements de protection dérisoires, principalement destinés à l’empêcher d’inhaler des poussières radioactives.

Un grand nombre de ces travailleurs en première ligne ont développé par la suite des cancers et sont morts dans les années qui ont suivi. Ces travailleurs ont été surnommés les liquidateurs. Il a aussi été fait appel à des robots télécommandés français, suisses et allemands mais ceux-ci sont tous tombés en panne à cause des niveaux de radiation exceptionnellement élevés.

Cependant, le réacteur est toujours actif et la dalle de béton qui le soutient menace de se fissurer. Plus grave, l’eau déversée par les pompiers pour éteindre l’incendie a noyé les sous-structures, menaçant ainsi l’intégrité et le pilotage des trois autres réacteurs de la centrale.

Le professeur Vassili Nesterenko diagnostique que si le cœur en fusion atteint la nappe d’eau accumulée par l’intervention des pompiers, une explosion de vapeur est susceptible de se produire et de disséminer des éléments radioactifs à une très grande distance. En effet, la fusion du combustible et des structures métalliques a formé un corium sur le plancher situé sous le réacteur.

L’évacuation de la population est recommandée et une nouvelle équipe de pompiers envoyée pour évacuer cette eau en ouvrant les vannes de vidange de la piscine de suppression située sous le plancher de la cavité du réacteur. Ceux-ci travailleront toujours sans protection et y laisseront leur vie.

Sous le cœur du réacteur en fusion, la dalle de béton menace de fondre. Au cours de la seconde quinzaine de mai, environ 400 mineurs des mines des environs de Moscou et du bassin houiller du Donbass sont appelés pour creuser un tunnel de 167 mètres de long menant sous le réacteurafin d’y construire une salle. Un serpentin de refroidissement à l’azote doit y être installé pour refroidir la dalle de béton du réacteur.

Les mineurs se relaient 24 heures sur 24 dans des conditions très difficiles dues à la température élevée et au niveau très important de radiation, le débit de dose à la sortie du tunnel est d’environ 200 röntgens par heure. La radioactivité dans le tunnel lui-même est élevée quoique non fatale à court terme, mais la chaleur rend le travail difficile).

Le circuit de refroidissement ne fut jamais installé et finalement remplacé par du béton pour ralentir et arrêter la descente du cœur fondu.

Grâce à ces travaux, le niveau de radiation baissera momentanément avant de s’élever à nouveau. Ce n’est que le 6 mai que la radiation absorbée en huit secondes chute enfin à 1,5 röntgen par heure. Après cette date, ce sont encore 80 tonnes de mélanges qui seront déversées. Valeri Legassov, un haut fonctionnaire soviétique chargé des questions nucléaires, se suicide en voyant la manière dont l’accident a été géré par les autorités, et publie à titre posthume un article dans la Pravda.

Écroulement final du cœur :

Le 6 mai, l’émission du réacteur tombe en moins de vingt minutes à 1/50 de sa valeur précédente, puis à quelques curies par jour. L’explication n’en sera connue qu’en 1988, suite aux forages horizontaux faits à cette date à travers le bloc 4 par l’Institut Kourtchatov : le fond du réacteur avait cédé d’un coup, et le cœur fondu en lave liquide s’était écoulé puis définitivement solidifié 20 m plus bas dans les infrastructures, dans la piscine de suppression de pression qui avait heureusement été vidée.

Sarcophage et décontamination (14 mai – décembre 1986)

Article détaillé :

Dans les mois qui ont suivi, plusieurs centaines de milliers d’ouvriers (600 000 environ20), les « liquidateurs » venus d’Ukraine, de Biélorussie, de Lettonie, de Lituanie et de Russie arrivent sur le site pour procéder à des nettoyages du terrain environnant. Leur protection individuelle contre les rayonnements était très faible, voire nulle. La décontamination était illusoire dans la mesure où personne ne savait où transférer les gravats déblayés. Beaucoup de villages en Ukraine mais surtout en Biélorussie ont été évacués, détruits et enterrés en raison d’une radioactivité trop élevée.

Dans la zone interdite, les liquidateurs étaient chargés de tuer les animaux car la poussière radioactive présente dans leur pelage risquait de contaminer les autres liquidateurs. D’autres unités de liquidateurs procédaient à la décontamination des villages et des camions revenants de la centrale à l’aide de simples jets d’eau, la poussière radioactive recouvrant presque tout.

En août 1986, la décontamination de la centrale et l’isolation du réacteur commençaient. C’est dans ce périmètre que les niveaux de radioactivité étaient les plus élevés. Les véhicules étaient recouverts de plaques de plomb pour protéger leur équipage.

Les liquidateurs travaillaient dans une radioactivité si élevée qu’ils ne pouvaient rester sur place que quelques minutes voire secondes. De plus, des morceaux de graphite qui entouraient les barres de combustible du réacteur en avaient été expulsés lors de l’explosion et étaient éparpillés sur le toit de la centrale et dans ses environs.

Ces gravats hautement radioactifs ne pouvaient être récupérés par des êtres humains sans sacrifier leur santé. Dans de telles conditions, des robots téléguidés ont été choisis pour procéder au nettoyage, mais la radioactivité était si élevée qu’ils tombaient en panne après quelques missions. La dernière solution était donc d’envoyer des hommes pour effectuer ce travail. Ces liquidateurs, par la suite appelés « bio-robots », se relayaient à peu près toutes les 30 secondes.

Leur mission était de jeter les gravats radioactifs dans des bennes ou dans le réacteur détruit à l’aide de pelles ou, quand il n’y en avait plus, à main nues. Une fois cette lourde tâche effectuée, les travaux d’isolement du réacteur pouvaient commencer. On estime qu’il y avait sur le toit de 10 000 à 12 000 röntgen par heure ; sachant que la dose mortelle est d’à peu près 400 röntgens en une année, il n’est pas difficile de deviner la cause des différents problèmes de santé que ces hommes ont endurés une fois rentrés chez eux.

La solution retenue pour isoler le réacteur détruit est une immense structure d’acier recouvrant les ruines du bâtiment du réacteur.

Du fait de la radioactivité, les liquidateurs chargés de sa construction ne pouvaient pas rester longtemps sur place. La construction du désormais célèbre sarcophage de Tchernobyl s’est terminée en octobre 1986.

Pour célébrer la victoire de l’Union soviétique sur la radioactivité, un drapeau rouge a été hissé au-dessus de la tour de refroidissement. Les liquidateurs, heureux d’assister à la fin de ce terrible chantier, écrivaient leur nom sur la dernière pièce métallique fixée au sarcophage. Une seule personne repose désormais sous ce monstre d’acier, Valeri Kodemtchouk, un employé de la centrale mort à son poste dans la salle de pompage, son corps n’a jamais été retrouvé.

Un hélicoptère Mil Mi-8 s’est écrasé pendant l’édification du sarcophage, entraînant la mort de son équipage. Les pales ont percuté le câble d’une grue. La scène a été filmée par le cinéaste Vladimir Chevtchenko.

Selon Viatcheslav Grichine, membre de l’Union Tchernobyl, principale organisation des liquidateurs, sur 600 000 liquidateurs, « 25 000 sont morts et 70 000 restés handicapés en Russie, en Ukraine les chiffres sont proches et en Biélorussie 10 000 sont morts et 25 000 handicapés .

Évacuation tardive des populations :

Vue de la centrale nucléaire depuis la ville de Pripyat, toute proche.

Le 26 avril 1986, la population locale n’est pas prévenue de l’accident et poursuit ses activités habituelles sans prendre de précautions particulières. Les habitants de Pripyat, petite ville située à 3 km de Tchernobyl, ne sont pas immédiatement informés sur la gravité de la situation. Ils vivront une journée comme les autres, envoyant leurs enfants à l’école, les emmenant jouer au square.

Ils ne seront évacués que 30 heures après l’accident.

Á Pripyat toujours, 900 élèves âgés de 10 à 17 ans participent à un « marathon de la paix » qui fait le tour de la centrale. Un film amateur argentique d’époque montre de manière très flagrante que Pripyat est déjà contaminée gravement : la radioactivité y a formé de nombreux flashs blancs au rythme de plusieurs par seconde.

L’évacuation débute le 27 avril et les 45 000 habitants de Pripyat sont les premiers concernés. Ils n’ont été informés que quelques heures auparavant par la radio locale, qui leur demandait de n’emporter que le strict minimum et leur promettait qu’ils seraient de retour sous 2 ou 3 jours.

Emmenés par l’armée, ils sont hébergés dans des conditions précaires dans la région de Polesskoie, elle-même gravement touchée par les radiations. Les premiers symptômes d’une forte exposition aux radiations (nausées, diarrhées, etc.) commencent à apparaître déjà chez beaucoup d’entre eux.

Au début du mois de mai, les 115 000 personnes habitant dans un rayon de 30 km autour du site sont évacuées, opération qui se poursuit jusqu’à la fin du mois d’août. Chaque évacué reçoit une indemnité de 4 000 roubles par adulte et 1 500 roubles par enfant. Les évacuations touchent au total environ 250 000 personnes de Biélorussie, de Russie et d’Ukraine. Slavoutich, une ville comptant plus de 30 000 habitants à la fin de l’année 1987, est créée ex nihilo.

Quatre « zones de contamination radioactive » décroissantes sont définies. Deux d’entre-elles ne sont pas évacuées, mais les habitants disposent d’un suivi médical et de primes de risque. Il y a eu 50 000 personnes évacuées de Pripyat.

Autorités locales et échelons bureaucratiques :

Dans les premières heures qui suivent la catastrophe, l’opacité créée par les différents échelons administratifs est totale. Mikhaïl Gorbatchev n’est informé officiellement que le 27 avril. Avec l’accord du Politburo, il est forcé de faire appel au KGB pour obtenir des informations fiables. Le rapport qui lui est transmis parle d’une explosion, de la mort de deux hommes, de l’arrêt des tranches 1,2 et 3. Les rapports faits au dirigeant soviétique sont entourées d’« un luxe de précautions oratoires ».

Rôle des pays occidentaux :

Le 28 avril au matin, un niveau de radioactivité anormal est constaté dans la centrale nucléaire de Forsmark en Suède, qui entraîne l’évacuation immédiate de l’ensemble du site par crainte d’une fuite radioactive interne. Mais les premières analyses montrent que l’origine de la contamination est extérieure à la centrale et vient de l’est. L’après-midi du même jour, l’Agence France-Presse rapporte l’incident.

À partir de ce moment, toutes les hypothèses sont formulées par les médias occidentaux. Les informations arrivent au compte-goutte (interview à Kiev de personnes évacuées de la zone, etc.). L’agence de presse TASS parle le 29 avril d’un accident « de gravité moyenne survenu à la centrale nucléaire de Tchernobyl » tandis que les photos satellites du site de la centrale fournissent les premières images de la catastrophe.

Communication de crise :

Pour Gorbatchev, la catastrophe constitue la première mise en œuvre de la politique de glasnost (« transparence ») présentée au cours du XXVIIe congrès du PCUS (25 février6 mars 1986), et qui a rencontré de fortes oppositions. Dans son esprit, l’accident constitue « un nouvel argument fort en faveur de réformes profondes. »

Le 14 mai, Gorbatchev prononce une allocution télévisée dans laquelle il reconnaît l’ampleur de la catastrophe et admet que des dysfonctionnements profonds ont eu pour conséquence que « ni les politiques ni même les scientifiques n’étaient préparés à saisir la portée de cet événement. »

Cette volonté de transparence ne va pas sans une très importante propagande autour des travaux réalisés, destinée à mettre en valeur la « bataille contre l’atome ». Une banderole apposée sur le réacteur éventré proclame que « le peuple soviétique est plus fort que l’atome » tandis qu’un drapeau rouge est fixé au sommet de la tour d’aération de la centrale à l’issue des travaux de déblaiement.

Pendant 15 ans, seuls les 56 premiers décès seront reconnus par les autorités.

Gestion des déchets :

Un grand volume de déchets hautement radioactifs a été produit et stocké en vrac dans un conditionnement plus ou moins durable. Une partie de ces déchets a été conservée sous le sarcophage ;

une autre (l’essentiel) a été stockée en surface (véhicules aujourd’hui souvent démembrés ou volés), ou enfouie dans de nombreux dépôts et tranchées (au nombre de 1000 rien qu’en Ukraine où le volume de déchets a été évalué à environ « un million de mètres cubes et une radioactivité de 14 000 térabecquerels ».

Avec l’aide de la France et de l’Allemagne, une base de donnée a été créée (de 1999 à mi-2000) pour décrire et localiser ces déchets et permettre leur suivi dans les décennies et siècles à venir pour les 3 États principalement concernés à partir des informations qu’ils ont pu ou voulu fournir ;

avant d’être complétée au fur et à mesure des données nouvelles (via 426 enregistrements, la base contenait (en 2000) l’équivalent de 45 % environ des dépôts estimés dans les zones contaminées). Des incohérences de données ont été détectées entre les versions russes et anglaises, et « des lacunes importantes dans les données sur les émetteurs alpha et bêta rendent délicate la classification de certains déchets » précisent les gestionnaires de la base.

Conséquences :

L’IRSN a publié en 2007 un rapport sur « Les accidents dus aux rayonnements ionisants » qui consacre cinq pages à une synthèse des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. « Des surfaces importantes de trois territoires de l’Ukraine, de la Biélorussie et de la Russie (correspondant à plus de sept millions d’habitants) ont présenté des dépôts de césium 137 supérieurs à 37 kBq/m2 (1 Ci/km2) :

  1. la région comprise dans un cercle approximatif de 100 km de rayon autour de la centrale,
  2. la région de Gomel, de Moguilev et de Briansk à environ 200 km au nord-nord-est,
  3. la région de Kalouga, Toula et Orel à 500 km au nord-est. »

En référence à l’état de peur et d’anxiété éprouvé par les populations suite à la catastrophe (IRSN (2007), p. 32), et aux conséquences médicales de ce stress, les auteurs considèrent que :

« Les conséquences de l’accident de Tchernobyl non liées directement à l’exposition de la population aux rayonnements l’emportent sans doute, et de loin, sur les conséquences de l’irradiation.

Pour avoir négligé ce point important, pourtant connu et parfaitement décrit avant l’accident, les autorités sanitaires et les milieux scientifiques internationaux se sont souvent trouvés pris en défaut, et leurs interprétations variées et discordantes ont profondément entaché leur crédibilité. »

Le rapport de 2007 de l’IRSN rapporte que dans la semaine qui a suivi l’accident, les autorités soviétiques ont procédé à l’évacuation des habitants des localités des environs, soit plus de 135 000 personnes, qui ont dû être relogées ultérieurement. Comme le note Philippe Coumarianos :

« entre le 27 avril et le 7 mai, deux villes et soixante-dix localités, situées dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale, furent vidées de leurs habitants. Cette zone d’exclusion couvre une superficie de près de 300 000 hectares, à cheval sur les territoires ukrainien et biélorusse. (…) Au total, environ 250 000 personnes quittèrent leurs foyers ».

Le déplacement des populations vivant dans les zones d’exclusion a également engendré un coût, et encore de nombreuses personnes vivent en territoire contaminé (en Biélorussie, le pays le plus touché, 1,6 million de personnes) et connaissent donc des difficultés. Il a également fallu créer de nouveaux établissements de santé et prendre des mesures sanitaires.

Ces personnes évacuées ont ainsi été confrontées à des facteurs de stress aigu, d’où peuvent découler le stress psychologique à long terme, le syndrome de stress post-traumatique et une diminution du bien-être, encore aujourd’hui.

L’accident nucléaire a eu un énorme impact économique dans les trois pays. La plus grande conséquence économique est due aux pertes de terrains agricoles et de forêts (784 000 ha de terrains agricoles et 694 000 ha de forêts ont du être abandonnés) et d’établissements ruraux. La situation économique problématique consécutive à la chute de l’URSS a également été aggravée par la perte des sources de revenus secondaires qu’étaient la chasse, la pêche…

Outre l’évacuation de la zone d’exclusion nucléaire qui a constitué un traumatisme majeur pour les populations vivant de l’agriculture, le sort des samosioli est également à mentionner : Samosioli (ou « colons individuels » en français) est le nom donné aux personnes revenues vivre dans la zone d’exclusion malgré les interdictions, et qui y vivent en autarcie de leur lopin de terre. Leur nombre est estimé à un millier. D’autre part, un trafic s’est développé : il concerne des objets et mobiliers laissés à l’abandon (parfois fortement contaminés), le bois de chauffage abattu illégalement et le braconnage des animaux qui ont proliféré depuis l’évacuation de la zone. Enfin, des agences de tourisme spécialisées dans la visite du site attirent des « touristes nucléaires » venus du monde entier.

En 2000, la plus grande partie des zones contaminées ne présente plus de danger particulier d’irradiation. La dose causée par les retombées radioactives de l’accident ne dépasse encore 1 millisievert par an que dans les zones qui avaient été fortement contaminées (zones de contrôle permanent), ce qui concerne 100 000 personnes.

C’est l’ordre de grandeur du niveau d’exposition dû à la radioactivité naturelle (2,5 mSv/an en moyenne, jusqu’à dix fois plus dans certaines régions, sans effets détectables sur les populations).

Le 5 septembre 2005, un rapport de 600 pages a été produit à l’occasion du Forum Tchernobyl organisé à Vienne réunissant une centaine d’experts sous l’égide notamment de l’AIEA, de l’OMS et du PNUD : « Jusqu’à 4 000 personnes pourraient, à terme, décéder des suites d’une radio-exposition consécutive à l’accident. 

» Élisabeth Cardis, chef du groupe rayonnement et cancer au Circ de Lyon, estime que, si l’on prend en compte l’ensemble des habitants de la zone la plus touchée par les retombées radioactives et l’ensemble des 600 000 « liquidateurs », soit environ 5 millions de personnes, « le nombre de risque de décès risque d’être plus proche de 10 000 ».

Une autre étude[Par qui ?] portant sur toute la population européenne, soit près de 572 millions de personnes, estime que « d’ici 2065, 20 000 à 35 000 cancers seront directement consécutifs à l’accident ».

Au cours des années 2000, le réacteur détruit sous le sarcophage reste une menace permanente. Ce sarcophage se détériore de jour en jour et n’est plus étanche. Il laisse filtrer les eaux de pluie qui risquent par écoulement et infiltration naturelle de contaminer la nappe phréatique qui se situe à l’aplomb.

Sanitaires :

Conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl et Faibles doses d’irradiation.

L’IRSN (2007, p. 29) rapporte que « deux radionucléides ont soulevé des problèmes sanitaires, tant à cause de leurs effets que des quantités rejetées : le césium 137 avec 85 PBq (2,3 106 Ci) rejetés et l’iode 131 avec 1 760 PBq (47,5 106 Ci) rejetés. » L’effet sanitaire des radiations a été l’objet d’une polémique durable, les estimations du nombre de victimes allant d’une cinquantaine jusqu’à 985 000 ou plus.

Les plus fortes doses de radiation ont été reçues par le millier de personnes qui sont intervenues sur le site les premiers jours, et ont été exposées à des doses allant de 2 à 20 gray. Selon l’IAEA et l’IRSN 134 présentèrent un syndrome d’irradiation aiguë et 28 décédèrent. L’effet stochastique de la contamination radioactive sur les populations exposées n’apparaît que statistiquement, et est plus difficile à mettre en évidence, d’où son caractère très polémique.

La distribution dans les premières heures (6-30) de l’accident de tablettes d’iode à la population de Pripiat (la plus grande ville à proximité de la centrale, dont la population a été évacuée moins de 48 heures après l’accident) a permis en moyenne de diminuer la dose sur la thyroïde d’un facteur six.

Selon d’autres experts, allant de l’UNSCEAR à la Commission européenne en passant par le professeur Aurengo, la distribution de d’iode a été trop partielle et/ou tardive. Au final, une très nette épidémie de 4 000 cancers de la thyroïde (au lieu des 50 statistiquement attendus) a été constatée chez les jeunes enfants de la région, directement attribuable à une contamination à l’Iode-131, et conduisant à quinze décès (donnée 2002).

Cela correspond à une multiplication du taux naturel de ce cancer, très rare chez l’enfant, par un facteur entre 10 et 100. Cet excès de cancers de la thyroïde chez les enfants aurait été évité si toute la population avait bénéficié en temps voulu d’une distribution prophylactique d’iode stable.

Selon l’IAEA les quelque 600 000 « liquidateurs » qui étaient intervenus sur le site reçurent en moyenne une dose de l’ordre de 100 mSv (de 10 à 500 mSv) ; et le taux de mortalité de ce groupe semble avoir augmenté de quelque 5 %, conduisant à une estimation de quatre mille morts supplémentaires.

Cependant, si la mortalité a été anormalement élevée, le risque de cancer à proprement parler semble avoir diminué dans ce groupe selon une étude pratiquée sur 8 600 de ces liquidateurs ayant reçu une moyenne de 50 mSv, qui montre une sous-incidence significative de 12 % de l’ensemble des cancers par rapport la population générale russe, et n’a pas permis de mettre en évidence de relation dose-effet significative.

L’analyse chez ces liquidateurs a montré une augmentation (doublement voire triplement) de l’incidence des leucémies mais sans relation dose effet significative, ce qui pouvait indiquer que cette augmentation apparente n’est qu’un biais de dépistage.

L’IRSN (op.cit., p. 30) indique que « indépendamment des incertitudes sur les doses reçues par les « liquidateurs », souvent surévaluées en raison des avantages sociaux et des compensations liées au statut de « liquidateur », les données issues du suivi de ces travailleurs sont d’interprétation difficile, notamment à cause de l’éclatement de l’URSS, qui a rendu nombre de « liquidateurs » à leurs pays d’origine ».

En reconstruisant les doses des sujets plutôt que d’utiliser les chiffres officiels donnés par les registres, une étude récente a cependant observé une augmentation significative du nombre de leucémies chez des liquidateurs ukrainiens, ce résultat étant conforté par l’existence d’une relation dose-effet linéaire.

Selon l’IAEA il n’a pas été constaté d’effet statistiquement observable sur le taux de leucémie ou de cancer (autre que de la thyroïde) des populations les plus exposées : 116 000 personnes évacuées des zones hautement contaminées (exposition moyenne estimée à 33 mSv, avec des expositions maximales de l’ordre de quelques centaines de mSv), 270 000 personnes habitant les zones strictement contrôlées (exposition cumulée de l’ordre de 50 mSv entre 1986 et 2005), et les 5 millions d’habitants des zones faiblement contaminées (de 10 à 20 mSv).

Ces zones contaminées (à plus de 37 kBq/m2 en Cs-137, soit un curie/km2) représentent un total de 200 000 km2. Une contamination de 15 Ci par km2 occasionne une dose externe d’environ 4 mSv/an, auxquels il faut ajouter la part de contamination interne provenant des produits utilisés dans la chaîne alimentaire, doublant en moyenne cette valeur.

En dehors de ces zones, dans le reste de l’Europe, le passage des « nuages radioactifs » multiples (même si l’on a souvent parlé du « nuage de Tchernobyl » a conduit à une hausse détectable de la radioactivité, mais la population a été exposée à moins de 10 mSv (c’est-à-dire deux ou trois fois la dose moyenne reçue par la radioactivité naturelle).

En France, la radioactivité maximale enregistrée a été de l’ordre de 6 kBq/m2, cinq à six fois plus faible que la limite des « zones faiblement contaminées » (zones où les populations n’ont pas été évacuées). « L’explosion est restée très concentrée près de l’installation, et les retombées ont été dispersées par de grandes « plumes », qui sont montées très haut dans l’atmosphère et ont traversé l’Europe, diluant leur concentration… ça aurait pu être bien pire ».

Si l’on suppose que le taux de cancers varie en fonction de l’exposition suivant une loi « linéaire sans seuil », hypothèse sujette à caution, alors chaque sievert statistiquement constaté au-dessus de 100 mSv prolonge le taux de 5 % de cancers.

Le nombre total de cancers supplémentaires induits dans ces zones contaminées serait à long terme de l’ordre de 5 000, soit un pour mille de la population exposée (et une extrapolation sur le reste de l’Europe conduirait à 50 000 victimes supplémentaires). Mais de tels chiffres ne peuvent être validés scientifiquement, et sont donc très polémiques : une sur-mortalité de ce niveau n’est pas détectable par des moyens statistiques.

IRSN (2007, p. 31-32) précise que

« Les conséquences radiologiques de l’accident de Tchernobyl sur la santé des populations doivent être dissociées des effets qui ont été causés ou amplifiés par les changements radicaux […] qui ont eu lieu en Union Soviétique au même moment.

La période post-accidentelle a coïncidé avec la période de restructuration de la Perestroïka, qui a entraîné une chute brutale de tous les indices économiques, comparable à celle constatée dans des pays en guerre. […] L’effondrement économique a eu un impact significatif sur les taux de mortalité et de morbidité.

En Russie, le taux brut de mortalité est passé de 488 pour 100 000 en 1990 à 741 pour 100 000 en 1993, soit une augmentation de 52 % ; en 1993 l’espérance de vie des hommes est tombée à cinquante-neuf ans, soit six ans de moins qu’en 1987.

Si l’on néglige cette augmentation globale de la morbidité et de la mortalité, l’examen isolé des statistiques sur les populations exposées du fait de l’accident peut aboutir à la fausse conclusion que ces effets sont en rapport direct avec l’accident. »

Des incendies de forêts et de tourbières tels que ceux qui ont accompagné la canicule de 2010 en Russie sont susceptibles de brutalement réinjecter dans l’atmosphère et les eaux superficielles et souterraines des radionucléides ou du plomb qui étaient piégés dans la biomasse et la nécromasse fongique, lichénique, animale et végétale.

Il faut rajouter au nombre des victimes cent à deux cent mille avortements volontaires entraînés par la peur que les femmes enceintes ont eu des radiations.

De nombreux obstétriciens ont jugé plus prudent de mettre un terme à une grossesse, ou ont été incapable de résister à la demande de la future mère, bien que ces avortements n’étaient pas médicalement justifiés, les doses de radiation étant bien en-dessous de ce qu’il est nécessaire pour produire un quelconque effet in utero.

Selon Greenpeace la catastrophe causera de l’ordre de 270 000 cancers (93 000 mortels) sur 70 ans.

Techniques :

Après l’accident de Tchernobyl, un projet de construction d’une centrale nucléaire en Crimée fut abandonné53.

La catastrophe a accéléré la recherche sur les réacteurs RBMK et leur modernisation. Elle a également mis en évidence la nécessité d’une enceinte de confinement autour des installations, dont l’efficacité a été pleinement démontrée lors de l’accident de la centrale nucléaire de Three Mile Island. En 2000, les autres tranches de la centrale ont été arrêtées définitivement, sous la pression de l’Union européenne et en échange d’aides financières.

Maintenance et nouveau confinement :

Depuis des années, l’eau et la neige s’infiltrent dans le « sarcophage » : le béton a souffert de la radioactivité, et la structure a été bâtie sur des fondations préexistantes ou sur des structures instables dont l’état n’est plus connu avec précision et est aujourd’hui invérifiable car non accessible à cause de la radioactivité et des débris.

En 1997, la communauté internationale jugeait qu’une intervention sur le site de Tchernobyl était nécessaire. Il s’agissait de stabiliser le sarcophage actuel, préparer le site à la construction d’un nouveau sarcophage pour finalement le construire.

En 1999, une première série de travaux de consolidation du toit a été réalisée par les Ukrainiens, en attendant la décision de la réalisation d’un autre sarcophage. Au début des études (SIP – Shelter Implementation Plan) en 1998, la priorité a été donnée au renforcement du toit qui menaçait de tomber et risquait ainsi de recontaminer le site.

Entre 2003 et 2006, des travaux de construction d’un bâtiment de vestiaire, d’un hôpital, d’un centre d’entraînement, d’une base de construction, des réseaux d’alimentation en eau et énergie(s) ainsi que d’un bâtiment administratif ont été réalisés. En 2006, suite à un appel d’offres, une entreprise russe a procédé à la stabilisation des parties instables du sarcophage existant.

En 2001 le concept « arche de Tchernobyl » fut choisi. Entre 2002 et 2003, un avant-projet a été réalisé. Un appel d’offres international a été lancé le 11 mars 2004 pour la conception, la construction et la mise en service du nouveau confinement.

Le consortium Novarka mené par les groupes français Vinci et Bouygues est chargé des travaux. Les travaux de terrassement ont débuté en 2006 et la construction de l’arche devrait commencer en avril 2012. Ce gigantesque chantier (l’un des plus importants chantiers industriels de l’histoire) devrait se terminer à l’automne 2015. L’arche mesurera 108 mètres de haut, 162 m de large, 270 m de long pour un poids avoisinant les 30 000 t.

La désormais emblématique tour de refroidissement (qui se trouve être aussi le logo de Novarka) devra être démontée lors des travaux car sa base se trouvera sous le nouveau sarcophage. De plus, cette dernière qui n’est plus entretenue depuis la catastrophe, menace de s’écrouler sur le toit du sarcophage et de le faire s’effondrer. En février 2013, le toit d’un bâtiment proche du sarcophage s’est effondré sous le poids de la neige.

Le coût total de ce projet est estimé à 1,540 milliard d’euros payés en majeure partie par les pays du G7 et l’Ukraine. Son financement est géré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). L’arche abritera des ateliers destinés à décontaminer, traiter et conditionner les matériaux radioactifs en vue d’un futur stockage.

Financières :

Destiné à durer 30 ans, le sarcophage de mélange de béton et de plomb construit à la hâte par les soviétiques a coûté 18 milliards de dollars. Avec l’aide d’un financement européen, il a été entrepris de le remplacer par une structure métallique prévue pour tenir un siècle.

En 2011, plus de 1,5 milliard de dollars sont encore nécessaires pour la construction du nouveau sarcophage.
Sur 30 ans, plusieurs rapports cités par l’IAEA estiment le coût de la catastrophe de Tchernobyl à plusieurs centaines de milliards de dollars. Pour sa part, le directeur de Greenpeace France, Pascal Husting, chiffre le coût total de Tchernobyl à 1 000 milliards.

Écologiques :

Des divergences subsistent sur l’évaluation à long terme des conséquences sur le milieu naturel : la contamination de longue durée de plantes forestières et de gibier, une forte mortalité d’animaux invertébrés ou mammifères, ainsi qu’un impact sur la durée de vie des conifères ont été évoqués.

Certains médias évoquent une nouvelle biodiversité consécutive à l’abandon par l’homme des environs de la centrale mais ce point de vue est sujet à débat.

_ _ _ _

Tchernobyl : Les arbres morts ne pourrissent pas ( et c’est un vrai danger )

Une nouvelle découverte qui fait froid dans le dos en provenance du site tristement célèbre de Tchernobyl.

Près de trente ans après cette catastrophe nucléaire, l’une des plus grosses de l’histoire avec Fukushima, des chercheurs ont constaté que «les arbres morts, les plantes et les feuilles sur le site contaminé ne se décomposent pas à la même vitesse» que les plantes poussant ailleurs dans le monde, résume NBC.

Publiés dans le journal Oecologia, ces résultats prouvent que l’ensemble des êtres vivants situés à proximité du funeste site ont été affectés par la radioactivité: humains, animaux, végétaux mais aussi insectes, microbes ou fungi, un champignon impliqué, à l’instar des insectes ou des microbes, dans le processus naturel de pourrissement de la matière.

Comme l’explique le site The Smithsonian, ces «décomposeurs» ont aussi souffert de la catastrophe. Pour le vérifier, les deux chercheurs à l’origine de l’étude, Tim Mousseau, de l’université de Caroline du Sud aux Etats-Unis et Anders Møller de Paris-Sud, ont rempli 600 petits sacs de feuilles non-contaminées, pour les déposer à différents endroits, avec ou sans radiation.

Les résultats sont saisissants, à en croire le Smithsonian:

«Dans les zones sans radiation, 70% à 90% des feuilles avaient disparu après un an. Mais dans des zones avec plus de radiations, les feuilles gardaient près de 60% de leur poids d’origine.»

Une différence qui constitue la preuve, pour les chercheurs, que «la radiation a inhibé la décomposition microbienne» des feuilles qui jonchent le sol du site contaminé. Une découverte qui pourrait aussi expliquer la très lente croissance des arbres aux alentours de Tchernobyl –autre découverte scientifique abondamment relayée par la presse à l’été 2013.

Elle pourrait avoir un autre effet, autrement plus dangereux: favoriser des feux de forêts dévastateurs.

L’accumulation de cette matière végétale non décomposée constitue un parfait combustible, expliquent les chercheurs.

«C’est sec, ça s’allume et ça brûle assez facilement, commente ainsi Tim Mousseau, et rend donc plus probable le départ d’un feu de forêt catastrophique.»

La forêt du site de Tchernobyl, connue sous le nom de «forêt rouge» depuis que les radiations ont vidé les pins de leur chlorophylle, a déjà connu de graves incendies.

Comme le raconte un reportage sur zone du Monde en date de 1998, «en 1992 un incendie a détruit des centaines d’hectares». Problème: il a aussi propulsé«dans l’air des éléments radioactifs contenus dans les plantes et le sol».

“The gistofourresultswasthatthe radiationinhibitedmicrobialdecompositionoftheleaflitter onthe top layerofthesoil,”Mousseausays.Thismeansthatnutrients aren’t beingefficientlyreturnedtothesoil,headds,whichcouldbeoneofthe causesbehindtheslower ratesoftreegrowthsurroundingChernobyl.Read more: http://www.smithsonianmag.com/science-nature/forests-around-chernobyl-arent-decaying-properly-180950075/#CqwdhJ5pKe4MGhbc.99
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En clair, un feu de forêt est le meilleur moyen de «diffuser la radiation dans la région», écrit NBC.

Et d’ajouter une nouvelle anecdote sordide à la catastrophe de Tchernobyl, qui en compte déjà beaucoup, suscitant pour certaines la controverse. Outre sa forêt rouge, ses arbres qui ne grandissent ni ne pourrissent, il a été aussi question de la taille plus petite des cerveaux de ses oiseaux, ou de malformations animales et humaines –ce dernier point faisant l’objet de rapports contradictoires.

De même, les scientifiques s’opposent sur le scénario d’un Tchernobyl devenu un havre du règne animal depuis la catastrophe et la désertion humaine, comme nous l’expliquions en 2013, dans l’article intitulé «Est-ce que les animaux de Tchernobyl brillent dans le noir?»

Source : http://www.slate.fr/monde/

L’histoire d’une Catastrophe : Tchernobyl

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