« La CIA a orchestré un coup d’État » – Parlerez-vous de «théorie du complot» quand un pays externe remplace un président en appliquant des stratégies de guerre ? quand on colonise un autre état pour pouvoir le remplacer par une personne coopter ? La plupart des humains n’accepte pas la vérité, que vos présidents utilisent le complot et à la propagande pour envahir un pays. Ceci nous enferme tous petit à petit dans une illusion. Le Terrorisme : c’est l’emploi de la terreur à des fin idéologique, religieuse, politique.

Je vous fournis ici, l’histoire secrète menée par le Royaume-Uni et les États-Unis en 1953 : ou comment la CIA et le MI6 ont remplacé le Premier ministre d’Iran par le général Fazlollah Zahedi ! 

  • 1 L’opération ajax
  • 2 Le livre : Le Mythe fondateur des tensions – Entre l’Iran et l’Amérique
  • 3 U.S. and Them: Operation Ajax – Iran and the CIA coup (1/2)

L’opération Ajax

( officiellement TP-AJAX) était une opération secrète menée par le Royaume-Uni et les États-Unis en 1953, exécutée par la CIA, pour mettre un terme à la politique nationaliste du Premier ministre d’Iran, Mohammad Mossadegh, et consolider le pouvoir du Chah, Mohammed Reza Pahlavi, ceci afin de préserver les intérêts occidentaux dans l’exploitation des gisements pétrolifères iraniens.

Mohammad Mossadegh

Durant l’administration du président américain Bill Clinton en 2000, la secrétaire d’État Madeleine Albright a reconnu officiellement le rôle des États-Unis dans l’organisation et le soutien financier du coup d’État de 1953.

Barack Obama est le premier président à reconnaître l’implication de son gouvernement et à s’en excuser dans un discours adressé à la communauté musulmane le 4 juin 2009. « En pleine guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d’un gouvernement iranien démocratiquement élu. »

Contexte politique :

Le gouvernement nationaliste de Mohammad Mossadegh entreprend une série de nationalisations de compagnies pétrolières de l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), qui deviendra par la suite la BP, The British Petroleum Company.

L’origine du conflit est le refus d’AIOC d’autoriser un audit des comptes pour déterminer si le gouvernement iranien recevait les redevances qui lui étaient dues. L’intransigeance de la compagnie pétrolière a résulté en une escalade de demandes du gouvernement nationaliste, qui exigeait un partage des revenus à parts égales. La crise finale est précipitée quand l’AIOC interrompt ses opérations plutôt que d’accepter les demandes des nationalistes, ce qui conduit à la nationalisation de la compagnie.

Le Royaume-Uni tente sans succès de porter l’affaire devant la Cour internationale de justice, qui se déclare incompétente en juillet 1952 ( Anglo-lranian Oil Co. (Royaume-Uni c. Iran ).

Les nouvelles compagnies pétrolières appartenant à l’État constatent une chute dramatique de productivité et conséquemment, des exportations. La crise d’Abadan est le résultat de cette situation qui s’est envenimée avec la fermeture des marchés d’export. Sans réseau de distribution, le gouvernement iranien est rejeté des marchés par un blocus international pour forcer Mossadegh à la privatisation.

Organisation :

En planifiant l’opération, la CIA organise une guérilla afin d’empêcher le parti communiste Tudeh de prendre le pouvoir dans le cas d’un échec de l’opération Ajax. Selon des documents autrefois classés « top secret » de la National Security Archive, le sous-secrétaire d’État Walter Bedell Smith révèle que la CIA est parvenue à un accord avec des chefs de tribu Qashqai dans le sud de l’Iran, afin d’établir un refuge pour que les agents et guérillas financés par les États-Unis puissent opérer.

Le chef de l’opération Ajax était  ( Kermit « Kim » Roosevelt, Jr.** ) , un agent senior de la CIA et petit-fils de l’ancien président des États-Unis Theodore Roosevelt. Alors que la direction officielle lui était attribuée, le projet est conçu et exécuté par Donald Wilber, un agent de la CIA et auteur encensé de livres sur l’Iran, l’Afghanistan et Ceylan (Sri Lanka).

L’opération Ajax a été le premier complot orchestré par la CIA pour renverser un gouvernement démocratiquement élu. Le succès de l‘opération Ajax avec une logistique modique et son coût relativement faible a encouragé la CIA à mettre en œuvre une opération similaire au Guatemala un an plus tard.

Conséquences :

En imposant leurs conditions après avoir restauré la Anglo-Iranian Oil Company, les États-Unis ont été capables de dicter la fin de son monopole. Des licences ont été données à cinq entreprises pétrolières américaines, en plus de la Royal Dutch Shell et de la Compagnie française de pétroles.

Dès son rétablissement sur le Trône du Paon, le Chah joue un rôle plus actif et central dans la gestion de l’État, tant d’un point de vue politique qu’économique. Les partis d’opposition sont ainsi décrétés illégaux et la Savak, police politique chargée de surveiller et de réprimer au nom de la sûreté de l’État, est mise en place avec l’aide des services secrets américains et du Mossad. Simultanément, un train de réformes sociales, économiques et culturelles influencées par les modèles occidentaux est lancé dans les années 1960 (Révolution blanche).

L’insatisfaction dominant au milieu des années 1970, et ce malgré une croissance économique forte, le régime pro-occidental du Chah a de plus en plus de mal à justifier son autoritarisme (censure, parti unique, abus commis par la Savak et dénoncés par Amnesty International) et ses nombreuses dépenses (festivités de Persépolis, projets pharaoniques, achats d’appareils militaires sophistiqués).

Les effets pervers de la crise pétrolière de 1973 n’étant pas encore évalués à leur juste valeur, l’amélioration du niveau de vie n’a pas su s’étendre à l’ensemble des Iraniens : le fossé se creuse entre la classe dirigeante et une part grandissante de la population, aux aspirations diverses et pour certaines diamétralement opposées, exigeant certaines réformes et en rejetant d’autres. La situation se détériorant dès la fin de l’année 1977, elle tournera au chaos, à la confusion et aux affrontements violents durant l’année suivante.

C’est la révolution iranienne qui verra l’émergence de l’ayatollah Khomeyni, chef religieux en exil depuis quinze ans en Irak puis en France et soutenu par le gouvernement Giscard dans un contexte de concurrence entre la CEE et les États-Unis, et la chute du régime impérial pro-occidental au profit d’un système théocratique instauré en avril 1979 :

La république islamique.

Réfutations de l’opération et des interventions étrangères :

La réalité de l’Opération Ajax est contestée par certains protagonistes des évènements de 1953, ainsi que par d’anciens hauts dirigeants de la CIA, qui soutiennent que le gouvernement Mossadegh a été renversé sous la pression populaire, après sa destitution par le Chah selon les termes de la constitution de 1906.

L’un de leurs arguments est que les documents déclassifiés de l’opération elle-même, d’avant le 19 août 1953, qui auraient pu prouver sans ambiguïté l’intervention des services secrets américains et britanniques, ont été détruits dans leur intégralité, ce qui jette le doute sur leur réelle existence et sur tous les documents publiés par la suite :

Le rapport secret publié en 2000 par le New York Times, de même que le livre de Kermit Roosevelt, Jr., ne sont en effet que des témoignages individuels a posteriori. Selon Richard Helms, ancien directeur de la CIA, l’Opération Ajax aurait été au départ une rumeur, reprise après coup par la CIA pour son propre compte dans le but de pouvoir présenter un succès après l’échec retentissant du débarquement de la baie des Cochons à Cuba.

Par ailleurs, l’opposition iranienne favorable au Shah estime que si les Etats-Unis n’ont jamais démenti l’Opération Ajax, c’était afin de délégitimer le régime du Chah auprès de l’opinion publique, notamment lorsque celui-ci a annoncé son intention de ne pas reconduire les accords pétroliers internationaux de l’Iran à leur échéance de 1979.

PDF : Le Mythe fondateur des tensions – Entre l’Iran et l’Amérique :

   Etats unis – L’opération Ajax – 1953 – Beaulieu-brossard

Résumé :

« La CIA a orchestré un coup d’État. » Si l’on observe cette affirmation avec nos yeux de 2009 en la projetant sur l’environnement mondial actuel et passé, elle semble n’avoir pratiquement rien d’insolite.

Ne serait-ce que pour la guerre froide,notre imagination collective regorge de gouvernements destitués sous l’influence d’une main invisible dirigée de l’extérieur. Pourtant, l’emploi du coup d’État ne va pas de soi pour l’institution américaine lorsqu’elle est formée en 1947.

En revanche, en 1953, l’administration Eisenhower crée un précédent lorsqu’elle entérine l’Opération Ajax en Iran dont l’objectif est de détrôner le gouvernement de Mohammad Mossadegh. Plus qu’une simple manoeuvre politique, l’acte s’est transformé en mythe pour graver l’imaginaire iranien avec un tel impact que l’on peut toujours en percevoir les manifestations aujourd’hui.

Le présent texte n’a donc pas comme objectif de faire une généalogie complète du « coup d’État », mais de mettre en lumière comment s’est construite et généralisée l’idée que son emploi représentait la meilleure solution à la question iranienne. Plongeant notre analyse au coeur de l’agence, celle-ci met à l’épreuve l’hypothèse voulant que le consensus entourant l’Opération Ajax soit intimement lié à l’interprétation de la situation et à l’action de deux entrepreneurs – John Foster Dulles (Secrétaire d’État) et Allen W. Dulles (Directeur de la CIA) – au sein du processus décisionnel.

Table des matières ( PDF / 55 Pages )

Introduction : L’ombre de 1953 ……………………………………………………………….. 7
Un constructivisme au coeur du processus décisionnel ………………………… 10
L’intérêt national : ce que les dirigeants en font …………………………………10
La sécuritisation : l’art de la sécurité ……………………………………………………..12
Deux rouages décisionnels : l’entreprenariat et la pensée groupale …… 12

Contexte : Communisme et zizanie anglo-iranienne ……………………………15
Guerre froide : un sentiment de recul du « monde libre » ……………………. 15
Le dossier iranien : l’antécédent « rouge » et Mossadegh ……………………. 16
L’URSS sans Staline ? « We have no plan »………………………………. 19
U ne fenêtre d’opportunité pour le « Rollback » : John Foster Dulles……… 19
E isenhower : pour une main tendue ou une offensive de paix ?………………………… 20

Opération Ajax : la construction d’un coup d’État……………………………………. 21
La question iranienne sécuritisée : trois réunions clefs………………………… 22
La cascade de sécuritisation : NSC, 4 mars 1953…………………………………… 22
La consolidation de la sécuritisation : NSC, 11 mars 1953……………………………. 24
Un plan sans opposition : réunion du 25 juin 1953 au Département d’État………25
Aucune alternative à Ajax ? Les représentations disqualifiées…………….. 27

Ajax et les producteurs de l’interprétation dominante……………………………… 29
Le volontarisme de Allen W. Dulles : Entrepreneur exécutif………………………..29
Les dominos de John Foster Dulles : Entrepreneur de normes………………… 31
Le coup préventif de Dwight Eisenhower……………………………………………….33
Un coup qui tombe sous le sens ? Le mécanisme du consentement……….. 35
Une décision symptomatique de pensée groupale………………………………….35

Un NSC en proie à un « prédateur décisionnel »……………………………………..36
L’empreinte de l’Opération Ajax………………………………………………………….. 37
Conclusion……………………………………………………………………………………… 38
Implications théoriques……………………………………………………………………… 40

Agenda de recherche………………………………………………………………………..41
Bibliographie sélective……………………………………………………………………….43
Annexes …………………………………………………………………………………………49
Déjà paru dans cette collection …………………………………………………………. 51

U.S. and Them: Operation Ajax – Iran and the CIA coup (1/2)

U.S. and Them: Operation Ajax – Iran and the CIA coup (2/2)


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Paix et sincérité à tous !

Eveil-delaconscience

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