Judaïsme Réformé Rabbi_Amar_and_Rabbi_Metzger_29

Le judaïsme réformé est un des courants héritiers du judaïsme progressiste apparu en Allemagne au siècle des Lumières, dans la mouvance de la Haskalah lancée par Moïse Mendelssohn.

Au xixe siècle, dans un contexte historique d’évolution vers l’émancipation des Juifs, les tensions entre la société moderne et le mode de vie des communautés israélites traditionnelles se firent plus aiguës qu’auparavant. Divers courants de pensée naquirent alors qui, encourageant les juifs à embrasser la modernité, les invitaient à se mêler à la société extérieure.

Les Jüdische Reform-Genossenschaft (unions judaïques réformées) de Francfort et de Berlin furent les premières à recevoir une existence officielle. Une des figures de proue du courant réformé fut Samuel Holdheim.

La réforme du judaïsme en France :

La révolution française et l’héritage des Lumières (philosophie) conduisent à des changements importants au sein de la société française.

L’étude scientifique du judaïsme connue en Allemagne sous le nom de Wissenschaft des Judentums ou Science du Judaïsme se développe en France pendant le troisième tiers du xixe siècle et encourage les Juifs à embrasser la modernité par un judaïsme ouvert et réformé. Son approche doit également permettre la connaissance et la compréhension des valeurs juives aux non-Juifs.

L’un des précurseurs de ce judaïsme réformé est le savant mathématicien et polytechnicien Olry Terquem. Parallèlement à ses activités scientifiques, il mène un combat de polémique littéraire en faveur du judaïsme libéral (notamment sous le pseudonyme de « Tsarphati ») à destination de ses coreligionnaires orthodoxes et milite pour une refonte du judaïsme.

Par son érudition, il a été un passeur de sciences entre l’Allemagne et la France, en lisant et en traduisant inlassablement des textes de Berlin. Pour beaucoup de réformateurs, l’étude du Talmud est désormais incompatible avec l’intégration et devient ainsi caduque, comme l’évoque dès 1821 Olry Terquem :

« (…) rien n’a échappé à l’influence dominante, excepté le culte, qui se traîne toujours dans son allure ancienne, avec son accoutrement asiatique, à travers la civilisation européenne… » (Première Lettre d’un israélite français à ses coreligionnaires, Paris, 1821, p. 10).

L’une de ses Lettres porte le titre : « …sur l’urgente nécessité de célébrer l’office en français le jour de dimanche, à l’usage des Israélites qui ne peuvent assister à l’office asiatique de la veille, comme unique moyen de rendre désormais l’éducation religieuse possible in France », ce qui le place délibérément sur une position des plus radicales.

Siège de Union libérale israélite de France, 24 rue Copernic, Paris 16e

Olry Terquem prône cette réforme pour lui indispensable du judaïsme, afin de faire face aux multiples conversions de Juifs au christianisme (par exemple la conversion des frères Libermann de Saverne). Il prend position dans l’affaire de son frère, le docteur Lazare Terquem converti sur son lit de mort en février 1845 par l’abbé Théodore Ratisbonne, en présence de sa femme et de sa belle-famille (les époux Daniel) qui abjurent en 1837.

Cette affaire interpelle les membres du Consistoire qui protestent contre cette prétendue conversion au catholicisme auprès des autorités sans obtenir gain de cause. Olry Terquem estime que le docteur Lazare Terquem « …était non seulement israélite, mais encore anti-catholique au suprême degré », et condamne avec énergie le comportement du père Théodore Ratisbonne qui « …travaillé d’une maladie qu’on peut appeler la baptisalgie, serait prêt à arroser d’eau lustrale tout un cimetière d’Israélites ».

Ses Lettres tsarphatiques d’Olry Terquem le placent au rang de réformateur d’un judaïsme éclairé et précurseur qui affirme la concordance entre la tradition, la culture, la foi et les principes du judaïsme et le monde dans lequel nous vivons. La connaissance est nécessaire à la conscience, la compréhension est indispensable à l’observance et l’étude doit se poursuivre tout au long de la vie.

Dès le début du xxe siècle s’organise et se développe en France ce mouvement progressiste ou réformiste, aujourd’hui appelé judaïsme libéral, ayant pour objectif d’endiguer la désaffection des Juifs pour la synagogue ou la religion par une simplification des rites, une modernisation du culte et l‘introduction du français1. Ce judaïsme éclairé proclame l’importance de la charité (Tsedaka), croit dans le dialogue avec les autres religions et revendique l’égalité parfaite entre hommes et femmes dans tous les aspects de la vie juive.

Ce mouvement libéral se concrétise en France au début du XXe siècle par la création un premier soir de Hanoucca, le 1er décembre 1907, de l’Union libérale israélite (U.L.I.), devenue plus tard Union libérale israélite de France (U.L.I.F.) et mieux connu sous le nom de « synagogue de Copernic » car elle tire son nom d’une synagogue dédiée à la communauté libérale et située au 24 rue Copernic dans le 16ème arrondissement de Paris.

Cette forme de judaïsme prend un essor bien plus important après la seconde guerre mondiale et reste considérée comme dissidente par rapport au Consistoire Israélite de France, ce qui a certes constitué un frein sérieux à son développement.

À peine nommé au Consistoire Israélite de France, le nouveau grand rabbin Gilles Bernheim a déclaré en 2008 qu’il ne reconnaîtrait jamais le judaïsme libéral et que ce mouvement ne serait jamais accepté au Consistoire.

Pendant plus de 60 ans, l’ULI ou « synagogue de Copernic » selon le nom donné le plus souvent, fut donc la seule synagogue libérale du pays.

Extraits de l’allocution prononcée le 5 mars 2010 au congrès européen de la WUPJ par le rabbin Stephen Berkowitz, MJLF :

« …Depuis les années 70 de nouvelles synagogues libérales ont été créées à Paris et dans d’autres villes. Par exemple les années 90 ont constitué une décennie pendant laquelle on a constaté une croissance très importante de notre mouvement et pour la première fois une fédération a été créée pour inclure la majorité des communautés libérales de France.

(Je voudrais ici rendre un hommage public au travail de François Garaï qui, avec l’accord du conseil de sa communauté Beth Gil de Genève, fit de nombreuses visites dans plusieurs villes françaises apportant un guide rabbinique et en étant la sage-femme de la naissance de nouvelles communautés).

Aujourd’hui le judaïsme libéral dépasse les douze communautés. Outre Paris, on trouve des synagogues libérales dans les grandes villes où la population juive est importante :

Marseille, Lyon, Strasbourg et Toulouse. Nous sommes également présents dans d’autres villes où la population juive est plus petite telles que Montpellier et Grenoble. Enfin notre visibilité s’est accrue dans la banlieue parisienne.

Bien entendu ce développement de notre mouvement au cours des trente dernières années n’aurait pas été possible sans l’arrivée de nouveaux rabbins. En 1977, année de création du MJLF, il n’y avait que deux rabbins à plein temps ordonnés servant des communautés libérales en France. Aujourd’hui, il y en a sept… »

Une des communautés libérales des plus actives de province est celle de Strasbourg. De nos jours, environ 100 familles font partie de l’UJLS ou Union Juive Libérale de Strasbourg créée en 1992 et disposant de sa propre synagogue.

États-Unis et Canada :

La plus vieille synagogue réformiste au Canada, le Temple Emanu-El-Beth Sholom (datant de 1882) dirigé par une femme rabbin, Rabbi Lisa J. Grushcow. La synagogue est située à Westmount, dans l’agglomération de Montréal.

Bien que né en Allemagne, le judaïsme réformé est aujourd’hui devenu un mouvement à nette prédominance américaine, où il serait d’ailleurs le courant majoritaire.

« Les principes fondateurs du mouvement réformé américain, décrit dans la plate-forme de Pittsburgh de 1885, ont affirmé un engagement monothéiste, mais ont rejeté plusieurs des pratiques rituelles [traditionnelles], y compris les lois qui régissent la nourriture, la pureté sacerdotale et les vêtements, comme des insultes à la sensibilité moderne. […] [la Plate-forme] a également rejeté l’objectif d’un retour à Sion ».

Le premier siddour (livre de prière) du mouvement, de 1892, était radicalement en rupture avec la tradition : refus du retour à Sion, de la résurrection des morts, de la notion de peuple élu. Les rabbins étaient rebaptisés « ministre » (du culte), comme dans le protestantisme.

Par la suite, le ralliement au mouvement (d’origine allemande) de nombreux Juifs émigrés d’Europe orientale, et plus traditionalistes, rapprocha la doctrine de la tradition, une tendance lente mais permanente depuis les origines du mouvement.

Dans l’édition 1922, le terme « rabbin » a été substitué au « ministre » original.

L’édition 1941 exprimait son soutien au sionisme.

En 1998, la Central Conference of American Rabbis (la direction réformée), adopta une décision favorisant le respect de la cacheroute et du shabbat, un mouvement de retour partiel vers la tradition aboutissant à un nouveau livre de prière, le Mishkan T’filah. Celui-ci, « est plus traditionnel […] en termes de restauration de la liturgie traditionnelle ». Mais s’il se rapproche des anciens rituels, le judaïsme réformé reste fermement attaché à diverses innovations, comme sa consécration de rabbins de sexe féminin, ou une plus grande souplesse dans les conversions au judaïsme.

Europe :

Né en Europe, plus spécifiquement en Allemagne au xixe siècle, le judaïsme réformé y est aujourd’hui beaucoup moins influent qu’aux États-Unis.

Le judaïsme réformé en France est plus connu sous le nom de judaïsme libéral, mais n’a que quelques congrégations comme l’Union Libérale Israélite de France (mieux connue sous le nom de synagogue de la rue Copernic à Paris) ainsi que l’Union Juive Libérale de Strasbourg. Il est un peu plus influent en Grande-Bretagne. En Europe centrale, il est particulièrement bien implanté en Hongrie, notamment à la Grande synagogue de Budapest sous la forme du judaïsme néologue.

En 2006 a eu lieu l’ordination de trois rabbins en Allemagne, sortis du collège Abraham Geiger de Potsdam, d’inspiration libérale. Ce sont les premiers rabbins ordonnés dans ce pays depuis le nazisme.

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